Qui sont les Lulua Bashilange de Kalamba?

  • CONSEQUENCES DE LA COLONISATION

    Extrait de De la lutte pour la libération du peuple Lulua de Mukenge Shabantu

    1. Les Missions

    Lorsque les premiers groupes d'immigrants arrivèrent chez Kalamba, ils furent donc bien reçus comme nous venons de le relater. C'est lui qui se chargea de les conduire auprès du Père CAMBIER. Avec l'autorisation du chef de Poste de l'Etat, le Père les installa dans les environs immédiats de la mission. Un petit village était fondé.
    Après ce coup d'essai bien réussi, c'est par milliers que d'autres sans logis affluèrent sur la terre toujours hospitalière de Bena Lulua. Là ils trouvèrent la paix, la vie elle-même, la nourriture en abondance, bref joie de vivre en sécurité grâce à la double protection des forces de Kalamba Mukenge et de l'autorité coloniale.
    Car le décret du 12 juillet 1890, (Histoire de l'enseignement catholique au Kasaï par le Père VAN KEERBERCHEN) imposait le choix d'une agglomération sous la protection des Lulua et des Blancs. Ce qui explique que les alentours des missions avaient été occupés systématiquement de même que les environs des postes de l'Etat.
    Personne ne souffrait de disette. Nulle part, dans tous les livres d'histoire publiés jusqu'à ce jour sur le territoire lulua, aucun cas de ce fléau de la honte n'est cité. Bien au contraire, les auteurs ne manquent pas de signaler l'appétit glouton et même la gourmandise de nos frères pendant leur séjour chez nous.
    Aussi, les Lulua qui vivaient dans les villages se virent attirés par ce nouveau mode de vie. Ils quittèrent leurs villages pour s'installer désormais dans ces agglomérations extra-coutumières. Ainsi, une expansion et une dynamique nouvelles s'expérimentèrent sous l'œil flatté de l'homme blanc.

    Ainsi  l'ouverture des écoles, chose étrange, paraissait pour la première fois sur le sol kasaïen et d'abord dans les missions. Au même moment, surgissaient aussi les dispensaires. Les premiers missionnaires, dont l'œuvre de l'évangélisation était l'idéal principal pour la colonie y administraient des soins et une dynamique nouvelles s'expérimentèrent sous l'œil flatté de l'homme blanc.

    A l'école, on apprenait d'abord à lire et à écrire. Ce qui permit, petit à petit, un développement intellectuel qui ne tarda pas à transformer la situation des immigrants. Un essor meilleur s'ouvrait ainsi pour eux auprès des missionnaires, qu'ils soient catholiques ou protestants. Les éléments les plus instruits pouvaient dès lors s'engager dans l'enseignement, dans l'administration et aussi dans les sociétés.