Extrait de De la lutte pour la libération du peuple Lulua de Mukenge Shabantu
Kalamba est la 2' immigration des Baluba au 17è siècle
Généralement, dans les ouvrages des colonisateurs, on passe sous silence la première vague d'immigration. C'est que l'arrivée de nos frères lors de la famine qui secoua les régions dont ils sont originaires, soit vers les années 1870, donc avant que le colonisateur ne mette le pied sur notre territoire, cette arrivée-là fut éclipsée par la vague massive de 1895. La raison de cette omission est simplement liée aux intérêts de la colonisation. Il ne fallait pas que l'opinion sache qu'il pouvait y avoir eu d'autres actions d'éclat réalisées par les Noirs avant l'arrivée de l'homme blanc. Une exception toutefois: le Révérend Père Prospère DENOLF dans AAN DE RAND VAN DE DIBESE publié par l'Institut Royal Colonial Belge à Bruxelles en 1954, cité par le Révérend Père Joseph KEERBERGHEN dans Origine des Populations du Kasaï, (pages 12-13).
Quant à la deuxième vague, massive de l'immigration des Baluba en territoire lulua, voici ce qu'en dit le même abbé MPOYI :
Alors que les tractations de vente et d'achat des hommes et des femmes touchaient à la fin, une peur particulière envahit ceux qui n'étaient pas vendus. Ils se disaient que les Tetela et Yembi allaient les manger. C'est ainsi qu'ils ne cessaient d'implorer les acheteurs : Achetez-nous, frères, achetez-nous. Ensuite Ngongo exposa une certaine quantité de viande fumée qui ne trouva point d'acheteurs. Le marché dura exactement cinq jours.
L’abbé MPOYI de poursuivre son récit:
Quand les Baluba imploraient ainsi Bena Mfuamba de les acheter, ce n'était pas sans raison. Ils savaient que les Bena Lulua sont leurs frères, qu'ils ne leur feraient pas de mal et que les Baluba ne seraient pas considérés comme de véritables esclaves.
Tous ces épisodes importants d'immigration et de fuite de Baluba devant ceux qui les menaçaient, les pourchassaient et risquaient de les exterminer, permettent d'apprécier le choix qu'ils firent pour chercher le salut auprès de leurs frères lulua (Bapemba), partis depuis longtemps à l'Ouest vers le 17' siècle.